Dukan ? Plus Dukan ? Que va-t-on se mettre sous la dent ?
créé le 2018-01-11 - lu 10123 fois - aucun commentaire
Alors que tout semblait aller pour le mieux dans le monde des adeptes de la méthode Dukan, celle-ci a récemment subi de vives critiques de la part de la communauté scientifique. L’étude NutriNet Santé a notamment mis en lumière les effets délétères des diètes cétogènes sur la santé, ébranlant le prestige du célèbre docteur. Ce dernier, autrefois pourfendeur des rondeurs, a vu sa méthode contestée et son image ternie, au point de choisir de se retirer de l’Ordre des médecins.
Cette évolution, spectaculaire à bien des égards, reflète à quel point le succès dans le domaine des régimes peut être aussi fragile qu’éphémère. Dukan n’est d'ailleurs pas seul dans la tourmente : Montignac, Atkins, Cohen et même les mythiques « soupe aux choux » ou substituts protéinés ont tous connu leur heure de gloire avant de tomber en disgrâce. Le temps des régimes hyperprotinés semble désormais révolu, laissant place à une incertitude sur la prochaine tendance qui saura captiver les prescripteurs, journaux féminins et sites internet.
Mais en attendant le prochain « miracle minceur », les explications simplistes et souvent erronées refont surface. Parmi elles, l’idée que le corps, soumis à une restriction calorique sévère, passerait en « mode survie » en diminuant de manière quasi définitive sa dépense énergétique pour prévenir une future pénurie. Cette hypothèse, souvent avancée pour expliquer le « phénomène yoyo », manque de fondement scientifique et mérite d’être démontée.
Revenons aux fondamentaux : les fameuses calories. On les évoque à toutes les sauces – « il faut dépenser des calories », « il faut diminuer les apports caloriques », etc. Mais en réalité, ce que nous consommons, ce sont des aliments contenant des protéines, des glucides et des lipides. Le corps humain utilise principalement les glucides et les lipides comme sources d’énergie. Les protéines, quant à elles, ne sont utilisées qu’en cas de nécessité, notamment lorsque les apports glucidiques sont insuffisants.
Pour perdre du poids, il faut brûler des lipides. Et là intervient le métabolisme de base, qui représente la dépense énergétique minimale du corps au repos. Ce métabolisme basal varie d’une personne à l’autre et est directement lié à la masse maigre – tout ce qui n’est pas gras dans le corps. Perdre du poids au détriment de cette masse maigre, comme c’est souvent le cas avec les diètes cétogènes, entraîne une chute du métabolisme basal. Rien à voir avec une supposée intelligence du corps préparant une pénurie énergétique.
Le « phénomène yoyo », si souvent décrié, peut être interprété autrement. Lorsque le régime s’arrête, la masse musculaire reprend naturellement sa place, un signe que l’organisme revient à l’équilibre. Augmenter le métabolisme basal semble donc être une piste intéressante. Toutefois, il est essentiel de distinguer les mythes des réalités. Par exemple, l’exercice physique, bien qu’indispensable à la santé globale, ne modifie pas directement le métabolisme basal, qui reflète uniquement la dépense énergétique au repos.
En revanche, augmenter la masse musculaire (composante principale de la masse maigre) constitue une stratégie pertinente et durable. Au lieu de rechercher des solutions miracle ou de succomber aux tendances, une approche équilibrée, respectueuse du corps et de ses besoins fondamentaux, reste la meilleure voie pour atteindre une santé durable.